La plante de chanvre compte plus de cannabinoïdes que les fameux THC et CBD. En effet, la famille des cannabinoïdes comprend aussi le cannabigérol ou CBG. Si les chercheurs se penchent davantage sur cet élément que sur les 140 autres, c’est parce qu’il est le précurseur des autres cannabinoïdes. De plus, ses propriétés seraient plus puissantes que celles de ces derniers. D’autant qu’il n’est pas psychotrope.
Qu’est-ce que le cannabigérol ?
Le CBG est un cannabinoïde qui se trouve naturellement dans les plantes : on parle de phytocannabinoïde. À ne pas confondre avec les endocannabinoïdes qui sont produits par l’organisme.
L’acide cannabigérolique (forme acide du CBG) est considéré comme la « mère » des autres cannabinoïdes. En d’autres termes, le CBGA est à l’origine de la production des trois principales branches de cannabinoïdes, soit le THCA, le CBDA et le CBCA. Une fois ces cannabinoïdes acides exposés à la chaleur, ils se transforment respectivement en THC, le CBD ou le CBN. Ce processus de transformation est appelé la décarboxylation
Puisque le CBGA est le précurseur des autres cannabinoïdes, il attire naturellement l’intérêt de la communauté scientifique.
Quelle est la structure chimique du cannabigérol ?
Avant de s’intéresser aux bienfaits du cannabigérol, se pencher sur sa structure chimique peut aider à mieux comprendre ses effets.
Ainsi, à l’instar des autres cannabinoïdes, le CBG se présente comme un lipide hydrophobe qui se compose d’une chaîne de 21 atomes de carbone et d’un anneau hydrocarbure aromatique. Sa formule chimique est C21H32O2, se différenciant de la formule chimique partagée par le THC, le CBC et le CBD, soit C21H30O2.
Puisque le cannabigérol possède les mêmes molécules que certains cannabinoïdes, il présente à peu près les mêmes effets.
Quels sont ses éventuels bienfaits ?
Le cannabigérol étant le précurseur des autres cannabinoïdes, les chercheurs supposent que ses bienfaits sur l’organisme sont plus marqués.
Des études sur le sujet ont prouvé que le CBG active les récepteurs CB1 et CB2 du système endocannabinoïde et affecte le système nerveux central du corps humain.
Les recherches effectuées auraient démontré que le CBG :
- Possède des propriétés anti-inflammatoires qui pourraient contribuer au soulagement des patients qui souffrent du syndrome de l’intestin irritable.
- Peut ralentir le développement de certaines formes de cancer. Le cannabigérol aurait des capacités antitumorales et inhiberait la croissance des cellules cancéreuses.
- Sert au traitement du glaucome. En effet, la molécule de cannabis réduirait la pression intraoculaire et améliorerait le drainage des fluides de l’œil.
- A des effets analgésiques. Le pouvoir d’atténuation des douleurs persistantes du CBG serait supérieur à celui du THC.
- Réduit les problèmes urinaires en diminuant les contractions de la vessie.
- Protège le cerveau d’éventuelles blessures. Selon une étude publiée dans le Journal of the American Society for Experimental NeuroTherapeutics, le cannabigérol soulage les symptômes de la maladie de Huntington.
- Stimule la faim, c’est ce que suggère une étude menée sur des rats. En effet, ils ont développé une hyperphagie.
Quelle est la différence entre CBD et CBG ?
Le CBD et le CBG sont tous deux des isomères du THC et partagent la même formule moléculaire. Ce qui les distingue en premier lieu, c’est leur structure.
La seconde différence, c’est que le CBG est une molécule mère, c’est-à-dire qu’il sert à la synthèse des autres cannabinoïdes. De ce fait, les plants de cannabis contiennent peu de cannabigérol, généralement en dessous de 1 % de quantité. D’où son prix élevé. Ainsi, pour obtenir un rendement plus conséquent, les éleveurs se lancent dans la manipulation génétique et le croisement.