Le chanvre est une plante aux multiples utilisations. Il est considéré comme une super-plante en étant capable de combler les quatre besoins fondamentaux de l’Homme : se nourrir, se loger, s’habiller et se soigner. Le cannabidiol contenu dans la plante de chanvre est utilisé en médecine douce pour soulager divers maux. Il gagne aussi de l’intérêt dans le milieu cosmétique en raison de ses bienfaits pour la peau. Le chanvre est également employé dans le secteur industriel pour des usages textiles, ou encore dans le domaine de l’éco-construction pour la fabrication de matériaux durables. Graines, fibres, tige... Rien ne se perd dans cette plante. Pour profiter de ses bienfaits, il serait intéressant de connaître la structure plante de chanvre.
La plante de chanvre : structure générale
Le chanvre est une variété de plantes herbacées de l’espèce Cannabis sativa L, appartenant à la famille des Cannabaceae. On le nomme également par chanvre dit industriel, textile ou agricole. Il renferme des molécules, appelées cannabinoïdes, dont les plus connus sont le cannabidiol (CBD) et le tétrahydrocannibol (THC). Le premier confère à la plante certaines vertus tandis que le second procure un effet psychotrope.
Le terme « chanvre » désigne particulièrement la plante industrielle dont le taux de THC est inférieur à 0,2 %.
Une plante de chanvre est composée de plusieurs parties dont chacune a une fonction bien précise. Elle est constituée d’une racine, d’une tige, de feuilles ainsi que des fleurs qui contiennent des terpènes et des cannabinoïdes.
À savoir que le chanvre est dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds différents.
La tige de chanvre
La tige est le garant de la stabilité du chanvre. Elle lui procure la structure qu’il faut pour soutenir son poids au fur et à mesure qu’elle grandit.
La tige contient le système vasculaire du chanvre avec ses deux conduits : le xylème et le phloème. Ainsi, elle joue un rôle essentiel dans la distribution des éléments nutritifs dans les différentes parties de la plante. Si le xylème se charge de transporter les nutriments et l’eau des racines aux feuilles, le phloème s’occupe du transfert des sucres et des amidons produits par photosynthèse des feuilles jusqu’au système racinaire.
La tige de chanvre est composée en périphérie de fibres qui servent à fabriquer du textile, du papier, des cordes ou encore des matériaux de construction. Sa partie centrale que l’on appelle chènevotte est souvent utilisée comme matériau de construction et d’isolation.
Le chènevis
Le chènevis est la graine de chanvre. Il s’agit d’une graine de forme ovoïde et de couleur gris-brunâtre, mesurant 3 à 5 mm de longueur.
Nourrissante, la graine de chanvre peut être consommée crue. Elle constitue une source abondante de protéines, d’acides gras essentiels (oméga-3, oméga-6, oméga-9), de vitamines E, C, F et B, ainsi que de minéraux (calcium, potassium, magnésium, phosphore, zinc...). Ce qui fait d’elle un bon complément alimentaire.
Le chènevis est souvent transformé en huile pour l’alimentation humaine ou pour la composition de produits de soin cutané.
Les feuilles
Les feuilles de chanvre ont une forme palmée et présentent 3 à 13 folioles dentelées. Elles poussent par pair le long de la tige et des branches. Leur apparence est souvent confondue à celle des feuilles de marijuana, à la seule différence que les feuilles de chanvre sont longues et minces.
Les feuilles de chanvre ont pour fonction d’absorber la lumière naturelle et de la transformer en glucose via la photosynthèse. Elles apportent ainsi à la plante l’énergie qui lui est nécessaire pour grandir.
Les feuilles de chanvre contiennent des principes actifs comme les cannabinoïdes, les flavonoïdes et les terpènes. Ainsi, elles servent à la préparation de certains produits thérapeutiques, cosmétiques et compléments alimentaires.
Les fleurs
Comme pour la plupart des plantes, le chanvre produit de belles fleurs. Celles-ci sont généralement situées dans la partie la plus haute de la plante. Certaines têtes poussent aussi sur la longueur, mais elles sont plus petites que la tête principale.
Une fleur de chanvre comporte trois parties : le calice, le pistil et le trichome.
Le calice se présente comme une minuscule larme cachée entre les petites feuilles résineuses du chanvre. Il a pour fonction principale de protéger les organes reproductifs de la plante et ainsi d’assurer sa stabilité. Le calice est la partie du chanvre la plus riche en résine et en cannabinoïdes.
Des chalices sortent des pistils qui sont considérés comme étant les organes sexuels féminins de la plante. Composés de l’ovaire, du stigmate et des styles, ils ont avant tout pour mission de capturer le pollen des plants mâles et procéder à la germination. De couleur blanche laiteuse au départ, ils passent à une couleur marron au fur et à mesure que la fleur de chanvre continue de mûrir. Leurs couleurs sont des indicateurs clés pour connaître si les fleurs sont prêtes à être récoltées.
Faciles à reconnaitre, les trichomes se présentent comme des petites glandes translucides. Ils jouent un rôle de défense en produisant une résine collante et une forte odeur qui permettent de repousser les insectes nuisibles. Ils protègeraient également les fleurs contre la chaleur, le vent et les rayons ultra-violets. Par ailleurs, les trichomes sont les producteurs de cannabinoïdes. Leur aspect permet de déterminer si la plante est prête à la récolte. Si au départ, les trichomes sont petits et transparents, ils deviennent laiteux puis embrumés à la maturité.
Les racines
Le système racinaire du chanvre est très développé. Celui-ci est composé d’une racine principale qui peut atteindre 2 mètres de profondeur et des racines secondaires qui émergent de la racine principale. Le système racinaire du chanvre a trois fonctions :
- maintenir la plante dans le sol,
- fournir au chanvre l’eau et les nutriments dont il a besoin,
- stocker les sucres et les amidons produits pendant la photosynthèse.
Les racines de chanvre présentent quelques traces négligeables de cannabinoïdes et de terpènes. Mais une étude réalisée en 1971 a démontré la présence de la friedéline et de l’épifriedelanol. Ces composés chimiques confèreraient à aux racines des propriétés anti-inflammatoires, anti-microbiennes et analgésiques.
Comment extraire la chènevotte et la fibre ?
Afin de valoriser les fibres de chanvre, plusieurs opérations sont nécessaires. Mais avant tout, il va falloir séparer les fibres et la chènevotte en suivant un procédé à deux étapes : le rouissage et la séparation mécanique de la paille.
Le rouissage
Cette étape a pour objectif de faciliter le détachement des fibres qui se trouvent en périphérie de la tige, et de la partie centrale, la chènevotte. Le rouissage consiste à laisser les tiges sur le lieu de la récolte et à même le sol pendant quelques jours après le fauchage. L’alternance de l’ensoleillement et de la pluie ainsi que l’activité des micro-organismes entrainent la dégradation des pectines et des hémicelluloses dans lesquelles sont noyés les faisceaux de fibres. Après le rouissage, les fibres sont naturellement exemptes de protéines. Elles deviennent alors imputrescibles.
La séparation mécanique de la paille de chanvre
Lorsque les fibres atteignent un taux d’humidité propice à un défibrage, elles sont conditionnées en balles cylindriques et seront stockées dans un hangar aéré. Chaque balle de paille est acheminée devant une lame horizontale qui la sectionne en brin de 30 à 50 cm de long. Elle est ensuite amenée dans une chargeuse pour éliminer les cailloux, les métaux et autres objets indésirables. Après, elle entre dans un broyeur qui éclate la paille avant de passer dans des secoueurs et des séparateurs qui sépareront les fibres et la chevenotte.
Comment extraire l’huile et les cannabinoïdes ?
Extraction de l’huile de chanvre
L’huile de chanvre est extraite des graines de chanvre. Celles-ci sont pressées à l’aide d’un appareil destiné à cet effet. En principe, les graines sont pressées à froid via une pression hydraulique qui les écrase délicatement. L’huile passe alors au sein d’un conduit qui la sépare des fibres et des déchets.
À savoir que la pression à froid a l’avantage de préserver le profil nutritif des graines de chanvre. Une chaleur excessive pourrait dégrader les graisses saines au détriment de la qualité finale du produit.
Extraction des cannabinoïdes
Le cannabidiol (CBD), le cannabinoïde vertueux du chanvre, peut être extrait de son végétal selon trois méthodes d’extraction industrielles.
La plus répandue et la mieux maîrisée scientifiquement, c’est l’extraction au CO2. Cette méthode a l’avantage de préserver les différentes molécules de cannabinoïdes en contrôlant le niveau de température tout au long du processus. Cependant, elle nécessite un équipement à la pointe de la technologie et certaines compétences spécifiques.
La méthode par extraction à l’huile parait alors plus simple et rapide. C’est une technique naturelle qui consiste à chauffer l’huile de chanvre et la filtrer pour en extraire le cannabidiol. Néanmoins, puisqu’il s’agit d’une extraction à chaud, la qualité des cannabinoïdes peut être altérée.
Enfin, l’extraction par solvant chimique se révèle comme une méthode relativement simple pour extraire les cannabinoïdes. Les chanvres sont trempés dans un solvant comme l’éthanol, l’alcool isopropylique ou des hydrocarbures comme le propane, le butane ou l’hexane. Le cannabidiol est extrait chimiquement en chauffant le liquide qui va s’évaporer pour ne laisser que les cannabinoïdes. Cette méthode d’extraction est peu couteuse. Cependant, elle présente des inconvénients majeurs. D’une part, elle nécessite une grande prudence dans la manipulation pour éviter les risques d’explosion. D’autre part, certains composés bénéfiques de la plante sont détériorés. D’autant plus que le produit obtenu est loin d’être pur. Des résidus chimiques nocifs pour la santé risquent de s’incruster dans le produit final.